Avana - 01 - La Prophetie d'Amorgen by Lavigne Annie

Auteur:Lavigne, Annie [Lavigne, Annie]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantasy/Québécois
Publié: 2018-08-19T22:00:00+00:00

Chapitre 20

Le lendemain, Avana apprit que Conor Mac Ness avait organisé un banquet pour fêter son retour. Cette invitation lui tira un sourire. Chez les Ulates, toutes les occasions pour festoyer étaient bonnes.

– J’ai une surprise pour toi ! lui annonça Amorgen en sortant de derrière son dos une magnifique tunique.

– C’est magnifique !

– Je ne pouvais tout de même pas laisser ma fille participer à un banquet en son honneur avec des habits d’hommes, affirma-t-il en désignant du menton la tunique courte qu’elle portait depuis son arrivée.

Ravie de pouvoir enfin se faire belle, Avana enfila la longue tunique pourpre, ornée de broderies. Elle était maintenue à sa taille par une ceinture en cuir finement travaillé. Amorgen lui offrit aussi des bijoux pour agrémenter sa tenue : un bracelet, une bague ainsi qu’un splendide collier en argent.

– Tu es la fille du grand-druide d’Ulster, lui rappela-t-il. Ce sont les bijoux qu’une femme de ton rang se doit de porter.

Lorsqu’ils arrivèrent à la Branche rouge, les lieux étaient déjà bondés. Avana prit le bras d’Amorgen et le laissa la guider vers le fond de la salle. Elle vit les têtes se tourner sur son passage, entendit les gens murmurer : « C’est bien elle ! », « La fille d’Amorgen est revenue ! » Gênée d’être l’objet de tant d’attention, elle sentit ses joues s’empourprer en s’asseyant à la table du roi.

Le repas servit, Avana mangea en silence. Tous ces coups d’œil, ces sourires, lui nouaient l’estomac. Un regard, plus insistant que les autres, finit par attirer son attention et elle leva la tête. Depuis l’autre l’extrémité de la salle, un charmant jeune homme lui souriait. Il portait la toge blanche et or réservée aux druides. Enfin, elle reconnut Emroth, avec ses épais cheveux châtains dont une mèche retombait devant ses yeux. Son ami d’enfance avait toujours ce même regard profond, un regard si intense qu’il paraissait impossible de l’apprivoiser. Embarrassée, elle lui adressa un timide sourire avant de feindre de se réintéresser à son assiette.

Après le repas, alors que les guerriers commençaient à boire et à hausser le ton, elle sentit une main se poser sur son épaule. Elle releva la tête. Emroth se tenait à ses côtés et la scrutait droit dans les yeux. Devant l’insistance de son regard, elle ne put se retenir :

– Cherches-tu à savoir si je suis toujours aussi mauvaise, Emroth ?

Elle avait parlé sans réfléchir. Elle se mordilla la lèvre, honteuse de ses paroles.

– Tu n’as jamais été mauvaise, la corrigea-t-il d’une voix remplie de douceur.

– Mais je n’étais pas assez bien pour recevoir les enseignements des druides !

Sa colère la surprit plus encore que son ironie. Elle avait cru tout cela derrière elle. Sa spontanéité lui fit prendre conscience qu’elle gardait encore de l’amertume envers ceux qui avaient refusé de partager avec elle leur savoir. Emroth eut l’air attristé.

– Je vois que tu n’as toujours pas guéri de tes blessures d’enfance. Un jour, nous t’expliquerons.

– Je suis désolée… bredouilla-t-elle.

Elle l’avait accueilli avec beaucoup de rudesse.

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